Que boire avec des cuisses de grenouille ?

Que boire avec des cuisses de grenouille ?

Véritable emblème de la gastronomie française qui nous a valu le doux surnom de Frogs outre-Manche, les cuisses de grenouille surprennent autant qu’elles délectent. Apprenez à les marier avec les cuvées idéales pour faire ressortir toute leur finesse.

N’en déplaise aux plus chauvins, ce ne sont pas les français qui auraient eu en premier l’idée de cuisiner les batraciens. Et oui ! On en trouve des traces dès le 1er siècle avant JC, en Chine, sous la dynastie des Han occidentaux. Mais également quelques 14 siècles plus tard dans la civilisation aztèque. Dans l’hexagone, comme beaucoup de nos spécialités (le vin bourguignon par exemple), on doit son introduction aux moines chrétiens. Ce mets, d’abord considéré comme populaire, connaîtra ensuite une véritable montée en puissance pour devenir un plat raffiné servi sur les tables les plus prestigieuses. Si elles se sont un peu exportées, atterrissant dans les assiettes suisses, canadiennes, ou même caribéennes, c’est en France qu’elles se sont particulièrement épanouies. Alors, avec quels vins les associer ?

Cuvées délicates et persillade

C’est sans aucun doute la recette la plus commune, mais aussi la plus délicieuse. Avec ses airs de volaille et son goût très subtil, la grenouille gagne à être relevée d’un beurre d’ail généreux et d’une bonne poignée de persil. Gourmand à souhait, cela lui permet de s’enrichir en gras et en onctuosité. A ses côtés, on préfèrera des vins subtils comme cette recette, ceux trop puissants ou tanniques pouvant prendre le pas et l’effacer auprès de vos papilles.

En blanc, partez sur un Bourgogne Aligoté floral, fruité, élégant et léger. L’acacia se mêle à la pomme et parfois à la fleur de sureau. Un vin de caractère qui se démarque par ses notes citronnées et sa finale acide.
Dans la même région, tournez-vous vers Saint-Aubin, une appellation méconnue qui produit pourtant des cuvées très intéressantes. Des senteurs de fleurs blanches, d’amande verte, de citron, de fougère et de silex s’en dégagent. A la fois sec et onctueux, ferme et enveloppant, il saura soutenir la grenouille tout en lui apportant de la complexité.
Ou encore un Alsace Riesling aromatique oscillant entre tilleul, fleur de pêcher et minéralité. Il allie acidité marquée, structure et persistance.

En rouge, retour en Bourgogne avec un Bourgogne-haute-côte-de-nuits-villages autour de la cerise, de la violette et du réglisse. Le Pinot Noir y est structuré, avec une belle trame acide et des tanins ronds. On est séduit par son corps qui ne s’impose jamais trop au palais.
En Beaujolais, un Saint-Amour. Le Gamay s’y révèle tendre, fruité et floral, réunissant le cassis, la framboise et les épices.

Blancs vifs et grenouille panée

De plus en plus en vogue, les cuisses de grenouille panées mêlent chair tendre et moelleuse et croustillant en bouche. Un tourbillon de sensations qui lui donne une autre dimension, à croquer sans modération. On essaiera toutefois de contrebalancer le gras de la friture avec des vins blancs empreints de fraîcheur et délivrant une pointe de minéralité.

La Bourgogne encore avec un Chablis. Sur ce terroir unique enrichit de petites huîtres fossilisées, on élabore des nectars évoquant le silex, le pamplemousse et la pomme verte. Très sec et acidulé, il fait montre d’une superbe finesse et d’une personnalité sans pareille.
En Loire, un Savennières. L’acacia rencontre le tilleul, les fruits mûrs et secs et la camomille. Le bouquet se teinte d’une agréable minéralité. Harmonieux, équilibré, structuré et, surtout, délicat.
Enfin, allez dans le Languedoc-Roussillon pour faire confiance à un Picpoul-de-Pinet. Les vignes côtoient les embruns de la Méditerranée et cela se ressent dans le verre. On perçoit des fragrances de fleurs et d’agrumes. En bouche, ce sont sa vivacité et ses notes iodées qui impressionnent.

Publié , par

Vous aimerez peut-être


Nos derniers articles

Tout afficher