Que boire avec une focaccia ?

Pain italien terriblement gourmand, que l’on aime généralement croquer à l’apéritif ou en accompagnement d’autres spécialités culinaires locales, la focaccia est un véritable plaisir coupable. Mais quels vins servir pour agrémenter sa texture aérienne et la saveur puissante de l’huile d’olive ?

A l’instar de nombreux mets venus d'Italie, pays à la riche et millénaire histoire gastronomique, la focaccia est très ancienne. Sa recette nous vient de la Rome Antique et répondait alors au nom de panus focacius. A l’origine, la focaccia était cuite à la braise, et le terme focus signifiait brasero. Ce mode de préparation lui apportait croûte dorée et moelleux incroyable. Ce plat modeste, à moindre coût, ne comprend que de la farine de blé, de l’eau, de l’huile d’olive et de la levure.
On peut bien sûr la décliner selon ses envies, avec différents légumes, souvent de la tomate pour faire honneur à ses racines méditerranéennes, parfois des gousses d’ail afin de la relever, et diverses herbes aromatiques pour lui offrir encore plus de goût. Les plus épicuriens aiment l’associer à la charcuterie, un peu de mortadelle ou de jambon cru notamment. Simple à réaliser et authentique, on la retrouve désormais dans toutes les régions de nos voisins transalpins. A déguster avec le traditionnel Spritz… Ou un florilège de cuvées que je vous propose de découvrir.

Rosé avec une focaccia seule

Ce mets qui sent bon la Méditerranée apprécie les vins rosés fruités et structurés qui lui permettent de gagner en complexité. Pour composer un mariage local, on mise sur un Lambrusco finement pétillant et plein de fruits rouges. Sa pointe de douceur caractéristique est équilibrée par une vivacité bienvenue qui empêche toute lourdeur. A savourer de préférence bien frais.

Puis départ dans le Luberon où les flacons sont harmonieux et gouleyants, avec de surprenants arômes de pain grillé qui rappelleront sans aucun doute la focaccia.

Dans la Loire, faites confiance à un Saint-Pourçain au bouquet sur la poire et le poivre blanc. Des parfums que l’on retrouve en bouche et qui viennent envelopper le palais.

Puis rendez-vous dans le sud-est de la France, célèbre pour ses vins rosés intenses et gorgés de soleil. Tentez donc un Corse Figari fin et bien charpenté. Il oscille entre des fragrances de fruits rouges, de thym et de poivre. Belle longueur et finale fruitée à prévoir.

Dernière option, l’incontournable Côtes de Provence. Puissant et tendre à la fois, rond et structuré, c’est un nectar aux multiples facettes. Sa palette aromatique est vaste, dévoilant tour à tour les fruits noirs, le fenouil, le genêt, la menthe, la pierre à fusil et l’écorce de pin. Un concentré de délicatesse.

Blanc aromatique avec une focaccia agrémentée de charcuterie

Si vous pouvez rester sur le rosé, on préfèrera des blancs explosifs pour s’opposer à une association focaccia et charcuterie. Ils amèneront également un peu de légèreté au gras du plat. Jouez la carte de l’Italie jusqu’au bout avec un Abruzzes épicé doté d’une belle minéralité. Le Trebbiano, cépage connu dans l’hexagone en tant qu’Ugni Blanc, y est magnifiquement aromatique. On décèle des fruits jaunes mûrs, du genêt, et même une touche de vanille. Structuré, rond, frais et fruité.

Retrouvez l’Ugni Blanc en compagnie du Colombard à travers un Côtes de Gascogne vif au fruité exubérant.

Et pourquoi ne pas bousculer les codes avec une appellation méconnue ? Un Vin de Savoie Jongieux, issu de la Jacquère, sera du plus bel effet ici. Il séduit par son nez de fleurs blanches, de fruits exotiques, d’agrumes et de pierre à fusil, avec également quelques notes florales. Souvent légèrement perlant, il est une bouffée de fraîcheur franche et équilibrée.