Focus cépage : la Clairette
Il y a des cépages qui portent haut et fort l’identité d’un vignoble. Des variétés anciennes, quelques fois délaissées, manquant parfois de notoriété, dont la singularité mérite d’être récompensée... Focus sur un cépage blanc, la Clairette !
La Clairette, le cépage autochtone du Languedoc
La Clairette est l’un des plus anciens cépages héraultais. Elle aurait pris ses racines dans la région dès l’Antiquité avec les phéniciens, fût prospère à la Renaissance sous le nom de picardan
, un vin blanc sec à caractère oxydatif qui voyageait bien, avant d’être dévastée par l’arrivée du phylloxéra au 19ème siècle.
Elle retrouva un nouvel élan pendant la seconde guerre mondiale, avant de tomber à nouveau aux oubliettes quand elle fût destinée à la production de vermouth. Heureusement que quelques irréductibles lui ont fait retrouver ses lettres de noblesse en 1948 avec la création de l’appellation Clairette du Languedoc, dont le berceau se situe à Adissan (34).
Aujourd’hui, la Clairette a trouvé sa place dans la région, notamment grâce à la persévérance de la cave coopérative d’Adissan (lire notre article sur les forces et les faiblesses des coopératives vinicoles) qui a su diversifier son expression en la vinifiant en vin blanc sec, moelleux et rancio.
La Clairette au-delà des frontières languedociennes
On retrouve principalement la Clairette sur l’arc méditerranéen, au sein des Côtes du Rhône méridionales (Costières de Nîmes, Tavel, Châteauneuf-du-Pape...) et de la Provence (Bandol, Cassis, Bellet...).
Elle est la star de l’appellation Crémant de Die, dont elle est le cépage unique, on la retrouve en assemblage avec du Muscat dans l’AOP Clairette de Die, elle compose exclusivement les vins blancs secs des AOP Coteaux de Die et Clairette de Bellegarde.
La Clairette, pour des vins singuliers à multiples facettes
La Clairette est un cépage rustique, peu sensible aux maladies de la vigne, productif, qui est donc relativement aisé à cultiver.
Elle donne des vins particuliers ; élégants au caractère bien trempé. Elle exprime des arômes à la fois discrets, raffinés, et complexes ; abricot, fenouil, pêche, pomme, agrumes, fleurs blanches.
Elle suscite une rondeur en bouche gourmande, contrastée par une pointe d’amertume rafraîchissante.
Vins blancs secs, moelleux, rancios, effervescents... Elle s’épanouit sous multiples facettes façonnées par leurs terroirs...
La Clairette, un cépage d’avenir
La Clairette est un cépage typiquement méridional, adapté aux sols secs et peu fertiles, à la maturité tardive. Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, elle résiste bien au manque d’eau et aux températures élevées.
Elle est unique, fière de ses racines, authentique : 3 caractéristiques qui répondent parfaitement à la quête de sens recherchée actuellement par les consommateurs (lire notre article Pourquoi les cépages anciens sont-ils tendance ?).
La Clairette, avec quels plats ?
La Clairette ouvre un large éventail d’accords mets et vins plus ou moins consensuels...
Elle peut être festive avec des bulles, iodée avec des fruits de mer, distinguée avec des poissons grillés (découvrez notre recette de maquereaux grillés!), franche avec un ceviche, extravagante avec un curry de gambas, salée avec un fromage de chèvre, sucrée avec une tarte aux abricots
Bref, la Clairette est un cépage idéal pour un moment épicurien !