Que boire avec un financier ?

Avis aux becs sucrés, nous partons à la découverte des meilleurs accords mets et vins avec le financier, ce petit gâteau moelleux riche en amandes. Laissez-vous séduire par sa gourmandise infinie et sa recette d’une simplicité déconcertante.

Et à l’origine de cette pâtisserie ancestrale, les visitandines, des gâteaux aux amandes de forme ovale fabriqués par les sœurs de l’ordre de la Visitation, en Lorraine, à partir du Moyen-Âge. Ce terme traditionnel, comme celui de friand, est d’ailleurs encore utilisé chez certains commerçants. Malgré leur succès, les desserts à base d’amande sont abandonnés pendant longtemps à cause des arômes d’amande amère du cyanure. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que la visitandine revienne entièrement relookée par Lasne, un pâtissier parisien qui décide de la remettre au goût du jour. Situé à deux pas de la place de la Bourse, il la transforme logiquement en lingot et la rebaptise Financier. Que vous le préfériez au goûter ou en mignardise à la fin du repas, tour d’horizon des meilleures cuvées pour l’accompagner.

Des bulles pleines de légèreté

Première possibilité, on se tourne vers des effervescents délicats qui viendront équilibrer le sucre du financier et sa matière parfois dense. Place aux crémants, donc, catégorie dans laquelle nous allons trouver les flacons parfaits.
Le Crémant d'Alsace se distingue par sa légèreté et la finesse de ses bulles. Chaque cépage apporte sa personnalité à l’assemblage.
Le Riesling se fait vif et fruité, le Pinot Gris offre complexité et structure, et le Pinot Blanc harmonise l’ensemble.
Le Crémant de Die, souvent dans l’ombre de la célèbre Clairette de la même région, s’avère aussi être un excellent choix. Son nez élégant signe la rencontre de l’aubépine, des fruits verts, de la brioche et du beurre. Si l’acidité domine à l’attaque, la suite est souple et ronde, soulignée par de superbes notes de fruits frais qui perdurent en bouche.

Départ dans la Loire pour faire confiance à un Vouvray issu du Chenin, cépage fantastique aux multiples facettes. Sa robe brillante et joliment dorée laisse place à un bouquet sur les agrumes et la brioche. Il est à la fois tendre et racé, opulent et minéral, riche et d’une grande fraîcheur.
Et en Vallée du Rhône, un Saint-Péray. Ici, la Marsanne et la Roussanne, variétés emblématiques des blancs du Rhône, bénéficient d’une vinification selon la méthode traditionnelle. Résultat, des bulles subtiles à la palette aromatique impressionnante. Tour à tour, on perçoit des parfums d’acacia, de fruits secs, de pêche blanche, de violette, d’épices, de miel, ou encore de pain grillé. Mais surtout, des notes d’amandes caractéristiques viendront faire écho à celles du mets.

Des vins empreints de douceur

Vous pouvez également préférer des associations plus classiques en répondant au sucre par le sucre.
Avec un Banyuls blanc par exemple. Très expressif au nez, il oscille entre la pêche jaune, les fleurs blanches et la poire juteuse. Puissant juste ce qu’il faut, audacieux, équilibré et terriblement gourmand.
On reste dans le Languedoc-Roussillon et on se tourne vers un Muscat de Lunel. Des fragrances de raisin et de fleurs s’en dégagent avec vigueur. Liquoreux, charpenté, aromatique, avec une finale franche et persistante.

Plus au nord, à Cognac, on va chercher un Pineau des Charentes, ce vin de liqueur fabriqué avec la fameuse eau-de-vie. Un fruité abondant, qui devient avec les années plus portés sur les fruits secs. C’est pourquoi un Pineau âgé sera du plus bel effet aux côtés d’un financier, en plus de sa rondeur en bouche naturelle.
Et dans le Sud-Ouest, servez un Pacherenc-du-Vic-Bilh onctueux aux notes de miel, d’amande, de noisette, d’épices et de fruits exotiques. Riche, complexe, mais toujours accessible.

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