Que boire avec un brownie ?
Les dingues de chocolat raffolent autant de son goût puissant que de sa simplicité déconcertante, car il ne demanderait que 5 petites minutes de travail. Croquez dans le brownie et découvrez vite avec quelles cuvées le sublimer !
Cette pâtisserie aurait révolutionné la cuisine américaine puisqu’elle figure dans le premier livre mentionnant les mesures exactes des recettes de l’autre côté de l’Atlantique. Et si cette publication date du XIXème siècle, la préparation de ce délice chocolaté agrémenté de noix n’a pas vraiment changé depuis. Mais d’où vient sa matière compacte si caractéristique ? Deux théories s’affrontent. L’une serait juste un oubli de levure quand l’autre parle d’une demande d’un gâteau facile à transporter au Palmer House, un hôtel huppé de Chicago. On le coupe généralement en carrés pour le déguster plus facilement et tous les palais s’accordent à dire que lorsqu’il est bien moelleux, il dégouline véritablement de gourmandise. Alors, quel flacon ouvrir un brownie ?
Vin muté, la friandise
La profondeur du chocolat est accentuée par la noix et appelle la douceur d’un vin muté.
Départ dans le Languedoc-Roussillon, région viticole bien connue pour sa production de vins doux naturels. A Banyuls, vous pourrez opter pour deux styles selon vos envies. Un Banyuls Rimage, issu d’un élevage d’un an minimum. Complexe et élégant, il évoque les fruits confits, le pruneau et la figue. Ou un Banyuls Grand Cru qui, avec ses 30 mois minimum sous bois, développe des notes de fruits cuits, café torréfié, épices, tabac et moka. Du charnu, de la persistance et une structure superbe.
Non loin de là, laissez-vous convaincre par un Maury. Le nez laisse tour à tour percevoir des fragrances de cerise noire, de mûre, de griotte, de cassis et de pruneau. Les tanins sont présents mais n’empêchent pas l’ensemble d’être d’une grande finesse. On adore sa vivacité naturelle et sa finale épicée.
Autre possibilité, traversez les frontières pour savourer ce vin muté qu’on ne présente plus, le Porto. On le préfère Tawny, soit vieilli en fûts de chêne durant plusieurs années. Ce processus lui apporte des nuances de noix qui feront écho à celles du brownie. Corsé et riche en fruits mûrs, il trouve son équilibre entre douceur, structure tannique et belle trame acide.
Vin rouge rond, la chaleur
A la fois moelleux, dense et riche, le brownie joue également avec les textures grâce au croustillant léger de sa croûte et au croquant de la noix. Et face à autant de complexité, n’hésitez pas à privilégier des vins rouges veloutés et complexes qui apprécient la compagnie du chocolat.
Vous trouverez votre bonheur en Vallée du Rhône. A Cornas, par exemple. Fruits rouges et noirs au rendez-vous dans ces vins qui dévoilent des senteurs de cerise et de mûre, mais aussi d’épices, de sous-bois et de poivre. Tout repose ici sur un équilibre subtil entre puissance et charpente, qui rappelle fortement celui du brownie. Rustique et sauvage, soyez patients et laissez-le patienter un peu en cave pour profiter de ses tanins fins.
Ou un Châteauneuf-du-Pape complexe et résolument élégant. Attention, accord de haute voltige à prévoir ! Fruits mûrs, truffe, sous-bois, épices, garrigue… Cette palette explosive est un magnifique support du chocolat. On les retrouve avec plaisir en bouche, enveloppés dans une incroyable matière. La réglisse se mêle au poivre, au cassis, à la cannelle, ou encore à la pâte de coing.
Dernier arrêt de ce voyage gustatif au cœur des vignobles français ? Le bordelais, et plus précisément l’appellation Fronsac. Une fois de plus, les fruits rouges et les épices sont de la partie. Vous l’aurez compris, ils sont des alliés de choix du brownie. Denses et puissants, avec des tanins fondus, ces vins seront du plus bel effet ici.