Changement climatique, comment les vigneronnes et vignerons s’adaptent à Dame Nature ?

Changement climatique, comment les vigneronnes et vignerons s’adaptent à Dame Nature ?

Des étés très chauds et secs, des incidents climatiques à répétition, les vigneronnes et vignerons sont menés à rude épreuve par Dame Nature. Comment s’adaptent-ils à ces changements ?

En plantant des cépages adaptés

La première réflexion qui vient à l’esprit quand on plante une nouvelle parcelle est de choisir le cépage que l’on souhaite implanter sur un terroir donné. Celui-ci possède des caractéristiques agronomiques qui lui sont propres et qui doivent être en adéquation avec le sol et le climat de la vigne à venir (voir notre article Comment choisir un cépage ?).

Dans un contexte de températures élevées et de longues périodes de sécheresse, comme on en a connu en France ces derniers millésimes, il est nécessaire de revoir sa copie en termes d’encépagement.

Nous assistons à un retour en grâce des cépages autochtones, comme l’Œillade, le Piquepoul Noir, ou le Terret en Languedoc, ainsi qu’à l’ouverture vers des variétés issues d’autres pays, l’Assyrtiko de Grèce, le Nielluccio d’Italie, le Touriga Nacional du Portugal...

Pour en savoir plus, voir notre article, lisez notre article Quels seront les cépages de demain ?

En raisonnant les pratiques viticoles

La vigne ne se travaille pas de la même façon que l’on soit en Champagne ou en Provence, les méthodes appliquées tiennent compte des spécificités du terroir. Quand le climat évolue, l’itinéraire technique doit s’adapter.

L’enherbement des rangs est essentiel afin de favoriser la biodiversité et les qualités du sol. En revanche, il concurrence la vigne au niveau de son alimentation hydrique. Cette pratique est donc à limiter en situation de sécheresse ; Enherbement d’un rang sur deux, voire travail mécanique du sol dès le débourrement.

Les travaux en vert, favorisant l’aération des ceps et leur ensoleillement, sont à double tranchant en cas de fortes températures. Un palissage ou un effeuillage sévères peuvent engendrer des symptômes de brûlures sur grappes, notamment au soleil couchant.

De même, la fertilisation organique, qui entraîne une libération lente de l’azote dans les sols, et à privilégier parce qu’elle permet ainsi de limiter la vigueur et le rendement. Plus la vigne a de feuilles, plus elle transpire, plus elle a de grappes, plus elle doit les nourrir, cela augmente sa vulnérabilité à la chaleur et à la sécheresse.

En irrigant la vigne

Entre les ayatollahs de la typicité des terroirs, les éco-anxieux de l’épuisement des nappes phréatiques et les vigneronnes et vignerons qui voient leurs plus belles parcelles à bout de course, le débat est animé.

Une irrigation raisonnée peut compenser les aléas de la nature en évitant les symptômes de stress hydrique : feuilles jaunes qui se sèchent ensuite et tombent, arrêt de l’activité photosynthétique et blocage de la maturité des raisins.

La réalité du terrain a cependant eu gain de cause puisque la réglementation vient d’évoluer en allongeant l’autorisation d’irriguer après le 15 août dès le millésime 2023.
Elle demeure interdite en AOP sauf dérogation. Néanmoins, la grande majorité des appellations des vignobles méridionaux a assoupli les cahiers des charges afin de donner cette possibilité quand les conditions climatiques nécessitent son utilisation, donc de plus en plus souvent.

En modifiant la date des vendanges

Les records de précocité de la date du début des vendanges ont encore fait la une du journal télévisé cette année.

Certes, le réchauffement climatique engendre une avancée de la maturité, mais ce n’est pas aussi simple que cela...
Il peut aussi entraîner des perturbations de la physiologie de la vigne, qui ne peut ainsi plus assurer la maturation de ses raisins.

On assiste ainsi à des récoltes à rallonge, entre un démarrage record le 16 août sur des cépages précoces comme le Chardonnay, et une fin le 1er octobre sur des cépages rouges qui ont eu du mal à murir suite à des blocages de maturité (exemple d’un domaine dans l’Hérault en 2022).

Ces amplitudes mettent à rude épreuve les vigneronnes et vignerons durant cette période à la fois magique et critique.

Apprenez-en plus sur la date des vendanges

En se parant contre les incidents climatiques

On a toujours connu les ravages de la grêle et des gelées printanières, mais ces incidents étaient jusqu’alors à caractère exceptionnel.
Il semblerait que, dans un contexte de changement climatique, leur fréquence soit plus élevée.

Les domaines ont des solutions afin de se parer contre ces catastrophes. Cependant, leur coût élevé ne les rend pas accessibles à tous.
Les dispositifs anti-grêle (canons, générateurs, filets) ou antigel (éoliennes, canons à air chaud, bougies, câbles chauffants, hélicoptères) demeurent l’apanage des propriétés de prestige.

Dame Nature est capable du pire comme du meilleur...

Pour en savoir plus, voir notre article Changement climatique, quels impacts sur la vigne et le vin de demain ?

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