Il faut sauver le soldat rosé !

Il faut sauver le soldat rosé !

Alors que les ventes de champagne sont impactées par la crise du Covid-19 car il est associé à des moments de fête, le rosé, lié à une consommation saisonnière, a aussi subi des chamboulements au niveau de ses circuits de distribution. Pourquoi faut-il sauver le soldat rosé ? Comment peut-on l’aider ?

Les difficultés de production et de mise en marché du rosé

De la vigne au chai, jusque dans le verre, le rosé est soumis à un timing serré.
Tout d’abord, il ne faut pas louper sa maturité optimale, celle qui va lui permettre de dévoiler ses belles notes fruitées, de lui apporter une bouche charnue, tout en gardant une jolie fraîcheur. Ensuite, il nécessite une vinification méticuleuse, précise, afin de le préserver des redoutables oxydations. Enfin, il doit arriver sur le marché, joliment habillé, dès l’arrivée des beaux jours.

La période de référencement chez les clients se situe entre février et avril. C’est là que les vigneronnes et vignerons, agents commerciaux, et grossiste prennent leur bâton de pèlerin afin de faire déguster le nouveau millésime aux cavistes, restaurants, bar à vins, grande distribution...

La crise du Covid-19 a considérablement perturbé sa mise sur le marché en 2020. Les domaines, souvent les plus petits, axés sur une commercialisation en CHR (Cafés, Hôtels et Restaurants) ont été fortement touchés par la fermeture de ces établissements. Et même si les cavistes font partie des commerces essentiels, cette situation exceptionnelle, incertaine, a freiné les commandes d’un vin dont la périodicité est difficile à gérer en termes de stocks.
Sans compter que la grande majorité des salons de vins a été annulée.

Bref, bon nombre de domaines se retrouvent aujourd’hui avec leurs rosés 2019 sur les bras alors que les 2020 vont arriver dans une période tout aussi préoccupante !

Parce-que le rosé se garde moins longtemps

Le rosé n’est pas un vin de garde à proprement parler (voir notre article Comment reconnaît-on un vin de garde) ?

Ses caractéristiques organoleptiques, des arômes majoritairement liés aux cépages et à la fermentation alcoolique (voir notre article Le vin, une histoire de fermentations), une concentration en bouche raisonnée, la très faible teneur en antioxydants (anthocyanes, tanins), un élevage en fûts de chêne extrêmement rare, ne sont pas propices à sa conservation pendant plusieurs années.

Au-delà des prédispositions sensorielles, les consommateurs, et certains professionnels, ne sont enclins à déboucher que le rosé du millésime le plus récent.

Comment peut-on aider le soldat rosé ?

En faisant tomber nos préjugés !

Hormis la catégorie des rosés frivoles d’un seul été souvent d’entrée de gamme, les cuvées estampillées 2019 sauront vous épater en 2021. Les vins de terroir exhaleront d’autant plus leur complexité aromatique, tout en gardant un équilibre en bouche flatteur.

Les rosés apporteront leur teinte colorée guillerette à vos apéros hivernaux.

Concernant les accords mets et vins, ils permettent d’ouvrir de nouveaux horizons sensoriels. Voici quelques idées de plats qui les feront passer à table avec gourmandise : quiche lorraine, pizza, pâtes à la carbonara, lasagnes, truite fumée, noix de Saint Jacques au safran, wok de légumes, poulet curry, gratin de butternut, fromage de chèvre.

On peut tout simplement le sauver... en buvant du rosé !

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