Découverte : Les vins d'Ardèche

Découverte : Les vins d'Ardèche

Comme je le disais dans un précédent billet (Ardèche : rencontre avec Léon Brunel, j'ai eu la chance de découvrir un vignoble que je ne connaissais pas : l'Ardèche.

En quelques chiffres

L'Ardèche c'est 10 500 hectares de vigne avec plus de 75% des vins en IGP Ardèche (Indication Géographie Protégée). C'est aussi 1 700 vignerons organisés en 16 caves coopératives et 70 caves particulières. Avec 550 000 hectolitres dans les bonnes années, l'Ardèche est le 1er producteur de Vins de Pays de la région Rhône-Alpes et 4ème de vins de cépage en IGP au niveau national.

Spécificités du terroir

Comme les vignerons Ardechois aiment le dire, le vignoble d'Ardèche a les pieds dans les garrigues languedociennes et la tête dans le Massif Central ?
Cette étendue géographique prodigue aux vins d'Ardèche un terroir riche et très diversifié propice à l'implantation de différents cépages. Ainsi la gamme des vins est vraiment diversifiée.
En termes de cépages rouge on y trouve, du Grenache, de la Syrah, du Cabernet Sauvignon, du Merlot, du Gamay, du Pinot, du Plan Brunel et du Chatus.
En ce qui concerne les blancs, le Chardonnay, le Viognier, le Sauvignon, le Grenache, la Roussanne, la Clairette, la Marsanne et l'Ugni Blanc s'exprime bien sur ces terroirs.
Et enfin, les rosés, qui représentent pas moins de 30% du volume de production des vins du sud de l'Ardèche, est produit avec de la Syrah, du Cabernet et grenache gris.

Zoom sur le Chatus

Cépage autochtone, le Chatus a particulièrement attiré mon attention. Déjà parce qu'il est autochtone, on ne le trouve donc qu'en Ardèche et ensuite parce qu'il possède une palette aromatique incroyable et un fort potentiel de garde. Pour revenir sur son histoire, c'est l'un des cépages français les plus anciens. En effet, Olivier de Serres, précurseur de la viticulture moderne, en 1599, cite le Chatus parmi les 38 variétés de vignes composant le vignoble du royaume. Aujourd'hui, seuls 2 cépages de cette liste existent encore, le Pinot et le Chatus.

Le Phylloxera, comme pour d'autres cépages, aura eu raison du Chatus et le fera quasiment disparaitre en 1857. Seule la famille Allamel en replantera en 1883. Cépage tombé dans l'oubli, l'administration ne déclarera pas le Chatu, cépage et vin disparaissent ainsi en 1950. La famille Allamel et notamment le petit-fils, Jean-Paul Sévenier se battra alors pendant 20 ans pour que l'administration reconnaisse de nouveau ce cépage ancestral. Ce n'est donc qu'en 1997 que la première cuvée en IGP Ardèche et 100% Chatus est commercialisé.

Dans le verre, le Chatus donne un vin très expressif qui nécessite d'ouvrir la bouteille au moins une demi-journée avant sa consommation. Il est préférable d'attendre au moins 3 ans en cave (voir entre 5 et 10 pour certains millésimes) pour laisser le temps au vin d'exprimer tout son potentiel. Ses arômes de fruits surmûris voir confit (figue, pruneau, cerise noir) et ses notes poivrés confèrent à ce vin une accroche puissante et une finale longue et soyeuse.
J'ai personnellement dégusté la cuvée du Domaine du Grangeon où j'ai retrouvé toutes ces sentations. Une belle découverte donc.

L'Ardèche c'est aussi de l'œnotourisme sous différentes formes, je vous invite à lire mon billet Œnotourisme en Ardèche pour le découvrir...

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