Viticulture durable en Champagne : une certification 100% champenoise

Viticulture durable en Champagne : une certification 100% champenoise

En complément des labels BIO et HVE, les exploitations viticoles peuvent se soumettre aux critères d’une certification champenoise. Depuis 2014, Viticulture Durable en Champagne (VDC) atteste de leurs pratiques durables adaptées à l’environnement local. Explications.

Face à l’urgence de faire évoluer les pratiques viticoles, les régions se mobilisent ! Aux côtés du label bio et de la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), qui prédominent sur le vignoble hexagonal, des certifications taillées à la mesure de certains territoires émergent afin d’optimiser la finesse de leur approche durable. C’est le cas dans le cognaçais, avec la Certification Environnementale Cognac ou dans le bordelais avec le Système de Management Environnemental du vin de Bordeaux (SME). Mais aussi en Champagne, avec l’existence de la certification Viticulture Durable en Champagne (VDC) depuis 2014. Des certifications propres à un territoire donné, qui obéissent aux mêmes enjeux que ceux du HVE, tout en se pliant à des contraintes locales.

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Viticulture Durable en Champagne : une certification en 99 points

arbustes, arbres et haies dans le vignoble champenois - Crédit photo : Comité Champagne
arbustes, arbres et haies dans le vignoble champenois - Crédit photo : Comité Champagne

D’un premier référentiel, établi en 2001, dans le but de développer et d’encadrer les bonnes pratiques des exploitations viticoles en Champagne, Viticulture Durable en Champagne (VDC) est devenue une certification reconnue par l’état au niveau 2 des certifications environnementales. Depuis 2014, sur les 69% de terres certifiées de l’AOP champenoise, près de 50% sont certifiées VDC. L’objectif de la Champagne ? Certifier HVE, BIO et/ou VDC 100% de ses surfaces d’ici à 2030. Mais pour obtenir la certification champenoise, il faut que l’exploitation viticole obéisse à 99 points structurés en 3 étapes. La première d’entre elles consiste à s’assurer que le vigneron, au travers de son exploitation, suit bien la réglementation en vigueur.

Un diagnostic en 29 points qui portent, entre autres, sur l’utilisation des produits de protection ou encore la bonne gestion des déchets et des effluents. Le deuxième volet, quant à lui, vise à s’assurer que les critères de certification HVE, qui est pour nous la base de la Viticulture Durable en Champagne (VDC), sont bien respectés. Ceux-ci concernent la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la préservation de la biodiversité par l’exploitation, explique Sébastien Debuisson, Directeur qualité développement durable pour le Comité Champagne.

Découvrez notre article : Champagne : millésimé ou non, quelles différences ?

Le vignoble champenois : des enjeux spécifiques

enherbement de parcelles bien intégrées au paysage -
Crédit photo : M Guillard/ Comité champagne
enherbement de parcelles bien intégrées au paysage - Crédit photo : M Guillard/ Comité champagne

La troisième étape, en 59 points, est évaluée à la loupe de la région champenoise exclusivement. Il s’agit par exemple de justifier de l’emploi et la quantité de traitements, de vérifier l’intégration paysagère des parcelles, le choix des piquets en bois, de réduire la dépendance énergétique et l’empreinte carbone, de s’assurer que l’interdiction de mettre de la publicité dans les vignes est bien respectée. Il y aussi beaucoup de points sur la gestion des déchets que l’on ne retrouve pas dans la certification HVE, et sur la gestion de la fertilisation, principalement organique, détaille S. Debuisson.

Des exigences qui complètent celles de la Haute Valeur Environnementale et intègrent la nécessité de mettre en valeur les paysages et les terroirs délimités de la champagne. Nous avons une réflexion permanente autour de l’ancrage de nos pratiques. Par exemple, lorsqu’un vigneron souhaite implanter des haies, il doit d’abord se renseigner sur les espèces et planter des variétés locales adaptées à sa zone, explique S. Debuisson. Une certification propre, en tous points donc, que les professionnels considèrent comme un atout pour préserver leur environnement. On ne se fait pas certifier VDC pour vendre plus de champagne, car c’est un processus qui nécessite des audits, des formations et un suivi strict, mais bien pour mettre en valeur notre région, précise S. Debuisson. Afin de se mettre au diapason des évolutions réglementaires et des objectifs environnementaux, la certification VDC évolue constamment. Elle inclut également l’obligation pour l’exploitant et le salarié de se former sur des thématiques liées à la biodiversité ou à l’utilisation de leurs pulvérisateurs, par exemple, car de nouvelles versions du référentiel voient le jour régulièrement et imposent une remise en question permanente, termine l’expert.

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