Des vins pour le début de l’année

Alors que la nouvelle année commence tout juste, nous avons demandé au sommelier bordelais Cyril Bleeker de nous confier sa sélection de délectables flacons pour accompagner quelques dates et événements phares de ce premier trimestre 2024. Pour débuter ce millésime sous les meilleurs auspices !

En janvier...

Pour célébrer la nouvelle année

La nouvelle année est arrivée, et comme chacun sait, elle peut être, fêtée durant tout le mois de janvier ! Pour célébrer ce renouveau, je recommande de privilégier une boisson digeste, à l’image d’une bulle rafraîchissante au sucre bien maîtrisé, explique Cyril Bleeker. Après le champagne des fêtes, le crémant, vin effervescent produit dans plusieurs vignobles français selon la même méthode de double fermentation que son cousin champenois, offre une jolie option. Je proposerais tout particulièrement de se tourner vers des crémants de Loire, dans lesquels le cépage chenin amène sa plaisante touche d’acidité, comme par exemple la cuvée Excellence de la maison Bouvet-Ladubay, où il est allié au chardonnay.

Pour un twist d’originalité, le sommelier invite aussi à expérimenter à domicile des cocktails à base d’effervescents, à l’instar par exemple du très aromatique Spritz Saint-Germain, dans lequel la liqueur Saint-Germain (à base de fleur de sureau) côtoie l’italien vin pétillant blanc prosecco et l’eau gazeuse, le tout agrémenté d’une touche de citron, pour un rendu frais et acidulé.

Pour une alternative au vin, Cyril Bleeker recommande une boisson très tendance dans les modes consommation actuels : un cidre fermier, offrant un bel équilibre entre acidité et sucre résiduel. Pour trouver votre bonheur, jetez un œil attentif aux régions productrices de pommes, par exemple la Mayenne avec le pionnier Eric Bordelet, ou encore Orléans et ses alentours, avec toute une nouvelle génération de cidres gastronomiques créés selon la méthode champenoise, comme la cuvée Equinoxe de Julien Thurel à Loury dans le Loiret, un cidre demi-sec issu d'un assemblage dominé par une variété de pommes douces-amères adjointe d’une variété acidulée.

Quel que soit votre préférence, ces bulles se laisseront volontiers savourer avec des salades d’hiver légères et acidulées, comme une salade d’endives agrémentée de cerneaux de noix et de quelques fruits secs, assaisonnée à l’huile d’olive vierge et au vinaigre balsamique ou exotique (découvrez nos recettes à base d'endive, dont la salade d’endives et sa vinaigrette à l’orange).

Pour fêter les rois

Pas question de commencer l’année avec une querelle, c’est pourquoi nous avons pensé à tous les amateurs de galette, briochée comme frangipane !

Aux fans de la célèbre couronne, Cyril Bleeker suggère un pétillant naturel - aussi appelé vin méthode rurale ou ancestrale -, créé à partir de raisins cultivés dans le respect de l’agriculture biologique ou biodynamique, sans ajout d’intrants ni sulfites. Avec leur fine effervescence, leurs caractéristiques notes fruitées et leur sucrosité mesurée, à l’image du Mauzac Nature méthode ancestrale du Domaine Plageoles, né à Gaillac dans le Sud-Ouest, ces vins sont particulièrement appropriés en accord avec la mie aérée et les cristaux de sucre de la galette briochée.

Pour les amoureux de frangipane, la crème d’amande, avec ses arômes doux-amers, donne le ton. Pour rester dans l’esprit populaire et de partage de la galette tout en rafraîchissant le palais, les bulles des crémants ont encore une fois toute leur place, affirme le sommelier.

Deux choix s’offrent alors à vous. Le premier : un crémant de Bordeaux rond et gourmand, comme celui, gastronomique, du Domaine du Cassard, décliné en blanc et rosé, à s’offrir pour une quinzaine d’euros seulement.

Le deuxième : « un crémant de Bourgogne à base de chardonnay, qui rappelle les notes d’amande de la frangipane, comme la cuvée Vive la joie des caves Bailly Lapierre, mêlant pinot noir et chardonnay, ou la cuvée Victorine de Chastenay blanc de blanc avec un assemblage de chardonnay et d’aligoté.

Et consultez toutes nos astuces pour une galette des rois réussie !

En février...

Pour vos vacances au ski

Alpes ou Pyrénées, quelle que soit votre préférence, Cyril Bleeker incite à jouer la carte locale. Si vous êtes un inconditionnel des Alpes, le sommelier a plusieurs suggestions de vins blancs pour vous, dotés de la juste dose de gras et de matière pour accompagner avec brio les mets fromagers.

Première possibilité : direction la Savoie, région dont le niveau global a beaucoup progressé ces dernières années, pour découvrir des vins blancs créés sur de belles arêtes granitiques et calcaires, dont les très jolis chignins-bergerons biologiques du Domaine Quenard.

Seconde possibilité : un vin du Domaine Rolet, dans le Jura, qui vinifie de très beaux arbois blancs à base de chardonnay et savagnin, fiers ambassadeurs de ce vignoble.

Si vous choisissez plutôt de mettre le cap sur les Pyrénées, les choix sont multiples dans les 2 couleurs, en accord avec la riche gastronomie locale. Sur des mets traditionnels de la Gascogne, libre à vous d’opter pour des jurançons blancs secs (domaines Uby, Chiroulet, Uroulat) ou des jurançons blancs doux, à l’instar des vendanges tardives d’Henri Ramonteu au Domaine Cauhapé, grand patron des passerillages sur souche, avec ses magnifiques vins aromatiques et digestes.

A l’heure de savourer des mets de chasse et des plats en sauce, les grands tannats rouges de Madiran, dont ceux de l’emblématique Alain Brumont, sont une valeur sûre. Vous pourrez également vous orienter vers un rouge du Pays Basque, et plus précisément d’Irouléguy, un terroir dont le niveau a beaucoup progressé précise le sommelier, qui confie des coups de cœur pour les vins du domaine Arretxea et de l’icône locale Martine Brana.

Pour la Chandeleur

Gourmands, retenez bien cette date : le vendredi 2 février sera le délectable jour de faire sauter les crêpes ! Pour changer du traditionnel cidre breton, Cyril Bleeker vous invite à tester des nectars venus de la Loire.

Parmi eux, vous pourrez par exemple vous laisser tenter par un vin blanc moelleux à base de chenin récolté en surmaturité, qui amène à la fois un caractère riche et une acidité bienvenus avec le profil roboratif des crêpes. Tournez-vous par exemple vers les appellations Vouvray, Montlouis-sur-Loire, Coteaux du Layon ou Anjou. Dans ce dernier vignoble, le Domaine Ogereau crée non-seulement des blancs incroyables, à la grande fraîcheur, mais aussi en trois couleurs sa cuvée L’Enjouée, dont la déclinaison rosée, légèrement sucrée, s’alliera volontiers à des crêpes avec un coulis de fruits rouges.

Si vous êtes un amateur de crêpes Suzette (le plus souvent servies flambées au Grand Marnier), jouez l’accord de similitude avec cet alcool qui possède un grand nombre de déclinaisons, avec des styles et des vieillissements variés, notamment chez l’emblématique marque Grand Marnier.

En mars

Pour célébrer le retour du printemps

Les fleurs et les premiers bourgeons font leur apparition, les oiseaux chantent à nouveau… Ahhhhh, le printemps est de retour en ce mercredi 20 mars 2024 ! Pour accompagner ce réveil de la nature (et notre sortie de l’hibernation !), Cyril Bleeker suggère de mettre le cap sur des vins rouges croquants, comme ceux portés par le fruit gourmand du cépage merlot sublimé par un élevage pas trop de boisé, à l’image de cuvées bordelaises comme celles de l’appellation Castillon Côtes de Bordeaux. Le sommelier recommande par exemple les vins du château Le Rey, des vins de fruit dingues créés par Jean-Christophe Meyrou, ou du château Beynat, où le magicien vinificateur Alain Tourenne crée des vins de fruit et de plaisir précis et accessibles, à l’image de sa cuvée Abracadabra.

Pour une autre option, osez le Clairet, cet emblème bordelais à la belle couleur à mi-chemin entre un rosé et un rouge, et aux arômes gourmands de petits fruits rouges, comme celui du Château Lauduc.

Pour célébrer Pâques

A l’occasion de Pâques, le dimanche 31 mars 2024, il est de tradition de cuisiner l’agneau. Pour ce repas de fête, on pourra opter pour un accord de terroir tel qu’un agneau de Pauillac accompagné de vins rouges de la rive gauche bordelaise à base de grands cabernets sauvignons, leur terre de prédilection, suggère Cyril Bleeker. Pour dénicher ces jolis crus, la préférence du sommelier va à deux terroirs en particulier : les Graves et Pauillac.

Côté Graves, on trouve de magnifiques cabernets sauvignons sur de grands terroirs de graves, avec à la clé des vins de puissance, de concentration, légèrement fumés, bienvenus pour contrecarrer la puissance de l’agneau, comme ceux du Clos d’Uza, parmi les plus purs que j’ai goûtés, détaille-t-il.

Côté médocain, je suggérerais volontiers un beau second vin de Pauillac, à l’image de celui du 5^ème grand cru classé Château Pédesclaux, Fleur de Pédesclaux, travaillé en bio et pour partie en biodynamie, une bouteille magnifique, gastronomique et accessible, aussi bien taillée pour une consommation rapide qu’adaptée à la garde.