Confréries #4 : La Confrérie du Bontemps

Confréries #4 : La Confrérie du Bontemps

Je vous retrouve à nouveau pour continuer notre tour d’horizon des différentes confréries viniques.

Après la découverte de la Jurade de Saint-Emilion, les chevaliers du Tastevin en Bourgogne, partons à la découverte ce mois-ci, de la Commanderie du Bontemps sur la rive gauche de la Garonne.

La Commanderie du Bontemps

Du bon temps, prenons-en justement.
Voilà une bien belle promesse avec un tel nom. Cette confrérie emblématique du bordelais, puise ses origines comme souvent, au moyen-âge, alors en lien étroit avec la religion. En effet à l’époque, une commanderie religieuse bâtit une église dans le petit village de Benon à quelques encablures de Saint-Laurent du Médoc puis une deuxième à Arcins. Petit à petit et naturellement, la vigne mais aussi la production de vin et sa vente ont été parmi les ressources principales de la communauté.
Ainsi, au fil des décennies, consolidant son expérience et son sérieux, elle est devenue conseillère viticole pour les villages et territoires environnants. C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1949 lorsque l’économie se remit en route que la Confrérie, tel un phénix, renaît de ses cendres. Dix ans plus tard, une autre commanderie, celle des Graves, fusionne avec celle du Médoc pour ne plus former qu’une seule entité.
En parallèle, toujours en 1959, est également créée la commanderie de Sauternes et Barsac.
La décision est finalement prise en 2000 d’un commun accord avec ces quatre appellations de se regrouper pour devenir la Commanderie du Bontemps du Médoc, Graves, Sauternes et Barsac. A plusieurs on est plus fort comme dit l’adage.

Riche de plus de 350 membres , cette confrérie a pour cœur de partager les valeurs de la rive gauche du vignoble bordelais, du nord au sud.

Mais pourquoi Bontemps ?

Revenons au moyen-âge vers le 9ème siècle si vous le voulez bien. On utilisait alors un ustensile en bois, sorte de ramequin, afin de battre les blancs d’œufs pour le collage du vin. Le collage étant le processus qui permet par l’apport de blanc d’œuf battu versé directement dans la barrique, d’éliminer les impuretés du vin en se collant naturellement dessus. Vous me voyez venir pour le nom ? Tiré du gascon desquet, cet ustensile était appelé Bontemps en français.

Crédit photo @Commanderie du Bontemps
Crédit photo @Commanderie du Bontemps

La fibule – une épingle – fièrement portée par les membres de la commanderie, porte l’effigie du Bontemps entourée des initiales des quatre appellations. Cette dernière est remise à chaque nouvel entrant.
Ces derniers, appelés les commandeurs d’Honneur, sont actuellement plusieurs dizaines de milliers à travers le monde et les rangs grossissent d’environ 200 personnes chaque année. C’est donc un vaste réseau de représentants de la commanderie qui se tisse année après année à travers le monde afin de prêcher la bonne parole du bordelais et véhiculer les valeurs qui sont chères à la Commanderie : amitié, gaieté et fidélité au terroir.

La Fête de la Fleur - Crédit photo @Commanderie du Bontemps
La Fête de la Fleur - Crédit photo @Commanderie du Bontemps
Crédit photo @Commanderie du Bontemps
Crédit photo @Commanderie du Bontemps

En tout lieu et devant quiconque

Telle est la devise de la Commanderie du Bontemps. Il est nul besoin de préciser que l’habit fait le moine et que chaque intronisé se voit vêtir d’une lourde responsabilité à travers ces quelques mots : Bordeaux partout dans le monde et en toute occasion.

Bien qu’ayant comme toute autre confrérie vinique, un aspect relativement folklorique de prime abord, de vraies valeurs morales et amicales se cachent derrière les longues robes de couleurs un peu passées. Cela permet de faire parler des différents terroirs de la commanderie au travers de grands événements comme la Fête de la Fleur, la Saint-Vincent (patron des vignerons), le Ban des vendanges ou le marathon du Médoc. Autant de bons moyens de communication et vecteurs de partage.
C’est Emmanuel Cruse (co-propriétaire du Château d’Issan à Margaux) qui en est le Grand Maître depuis 2008, succédant ainsi à Jean-Michel Cazes (Lynch-Bages à Pauillac).

Et pour prouver que ce n’est pas qu’une réunion festive, loin de là, la commanderie a créé le Grand Conseil des Vins de Bordeaux (GCVB) qui regroupe Confréries viticoles de Bordeaux et les Commanderies représentant Bordeaux en France et dans le monde entier. C’est un levier supplémentaire afin de faire rayonner les vins de Bordeaux avec la caution d’excellence en sus. Cette confrérie, comme bien d’autres en France et dans le monde du vin, a véritablement un rôle d’image important avec toute l’industrie viti/vinicole qui en découle. Au-delà des dîners et autres bons moments, des connections se créent, des relations s’entretiennent à travers les continents, des amitiés naissent et au final, des échanges commerciaux non négligeables pour les filières concernées.

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