Les bières de vignerons, vous connaissez ?

Les bières de vignerons, vous connaissez ?

Qui a dit que bière et vin étaient contradictoires ? Depuis quelques années, ces deux mondes jusqu’ici opposés ne cessent de se retrouver. Une tendance que l’on doit notamment au développement des bières artisanales, qui se distinguent de plus en plus par leurs bouquets aromatiques complexes, mais aussi par de délicieux breuvages brassés à base de raisin. En avez-vous déjà dégusté ?

Racines belges et rayonnement mondial

Mais si l’enthousiasme pour ce type de boisson est récent, cela fait longtemps que l’on en produit. Pour découvrir leur origine, je vous emmène sans surprise en Belgique. En effet, c’est ici que les premières bières au raisin ont vu le jour, au pays des lambics aux fruits. Des muscats étaient alors utilisés, supplantés ensuite par les fruits rouges tels que la cerise, la fraise ou la framboise. Cette expérimentation restera anecdotique jusqu’à ce que l’Italie s’empare de cette idée dans les années 2000.

Nos voisins transalpins, au grand passé viticole, décident d’associer avec brio techniques de brassage et de vinification. La brasserie Birrificio Barley sort une bière inédite à base de moût de raisin et en inspirera bien d’autres aux quatre coins de la planète. Un nouveau style est né, sans trop de contraintes de production, ce qui permet un éventail assez large lors de la dégustation.

Comment sont-elles produites ?

Si vous ne deviez retenir qu’une seule règle sur l’élaboration de ces bières, c’est l’obligation d’intégrer des raisins ou du moût de raisin dans le processus. Ce dernier peut être frais, et de préférence récolté juste quelques heures avant le brassage, cuit ou réduit. Libre ensuite aux brasseurs de les incorporer à l’étape qui leur paraît la plus adéquate. C’est-à-dire lors de l’ébullition, de la fermentation et du vieillissement. Ils peuvent également jouer avec le type de levure pour accentuer encore plus l’aspect raisin et même, plus étonnant, faire ressortir le terroir. Autre astuce, filtrer avec du marc de raisin pour plus de saveurs. Cependant, il faudra faire très attention au risque de contamination par les levures et bactéries qu’il contient. Et à l’instar du vin, les cépages sélectionnés ont aussi leur importance. Ils peuvent apporter une trame tannique, un profil fruité, de la minéralité, une couleur singulière ou une belle acidité.

Où les trouver ?

Les vières ou œnobières ne sont pas encore aussi répandues que les IPA ou lager mais elles gagnent du terrain grâce à des brasseurs audacieux. On peut ainsi citer Gallia en région parisienne imaginée par Rémy Maurin, un féru de vin naturel. A côté des bières classiques, il propose toute une gamme dans laquelle fermentent des cépages divers venus de plusieurs régions viticoles françaises. Une identité marquée et des profils aromatiques intéressant qui séduisent les amateurs de vin.

Des viticulteurs innovants, eux-aussi, se prennent au jeu. C’est par exemple le cas du Château Le Grand Verdus, dans l’Entre-Deux-Mers, qui a créé un partenariat avec la brasserie locale L’Effet Papillon. Toujours à la recherche de nouveaux défis, cette propriété familiale a eu l’idée ingénieuse de mettre ses jus de raisin au service de bières atypiques. Résultat ? Une blonde issue du Merlot, cépage incontournable du bordelais, qui oscille entre fruité, fraîcheur et intensité. Elle est accompagnée d’une blanche au Sauvignon Blanc, autre variété emblématique, qui se démarque par sa palette autour des épices et des agrumes, et d’une IPA à base de Cabernet Sauvignon, structurée, puissante et à l’agréable amertume.

Des hybrides en quelques sortes, qui constituent une porte d’entrée pour les deux univers. Que vous soyez œnophile ou zythophile, nul doute que vous trouverez ces découvertes absolument passionnantes.

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