Tout savoir sur les concours des vins

Tout savoir sur les concours des vins

Tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie les petites étiquettes dorées, argentées et cuivrées orner les bouteilles de vin dans divers points de vente. Médaille d’Or au concours de Paris, Argent à Bruxelles, Bronze à Lyon, Francfort, Orange, Mâcon, Berlin, Bordeaux… Et tout le monde s’est demandé au moins une fois quelle était la réelle valeur de ces médailles, ce qu’elles impliquaient à la fois pour le consommateur et le vigneron, voire comment étaient organisés ces concours et s’il en existait plusieurs sortes. Et peut-être même avez-vous décidé en 2023 d’être juré pour l’un eux ?

Découvrez les coulisses des concours, en compagnie de Victor Gomez, PDG d’Armonia, à la tête d’une dizaine de concours, dont le Concours international de Lyon ou encore le Concours du meilleur gamay du monde.

Le concours de Francfort
Le concours de Francfort

Un concours, une identité

Les concours sont nombreux, et si le principe reste sensiblement le même, à savoir réunir des jurés en jury afin de désigner les meilleures cuvées présentées, afin de permettre aux consommateurs de se repérer et de créer de nouveaux débouchés commerciaux pour les vignerons, chaque concours a sa propre identité et ses cibles.
Certains sont destinés à des amateurs expérimentés, d’autres à des jurés uniquement professionnels, d’autres à mettre en avant une identité de terroir, d’autres encore à favoriser des débouchés sur un marché national, ou d’autres enfin à viser des réseaux d’importateurs.

Qui sont les jurés ?

Si certains concours, comme celui de Bruxelles, sont réservés aux professionnels, la plupart sont ouverts aux amateurs éclairés.
Pas forcément besoin d’un diplôme spécialisé pour vous présenter en tant que juré, mais de solides connaissances demeurent requises.

Bien que le nombre de jurés au sein d’un jury soit laissé au choix de l’organisateur, le décret du 13 février 2013 fixant les conditions d’inscription des concours vinicoles français sur la liste des concours dont les médailles peuvent figurer dans l’étiquetage des produits précise certaines obligations d’organisation.
Il prévoit par exemple que chaque vin est dégusté par un jury constitué d’au moins trois membres dont les deux tiers au moins sont des dégustateurs compétents.

La société Armonia vérifie donc les connaissances de chaque candidat de façon individuelle. Sur la totalité, environ 20% sont automatiquement acceptés, du fait de leur métier (sommelier, œnologue, journaliste…) et/ou de leurs diplômes spécialisés, 10% ne sont pas acceptés car ne pouvant d’entrée démontrer aucune qualification, et 70% sont rappelés individuellement.
La société compte aujourd’hui un pool de 5 500 dégustateurs, dont par exemple 1 600 pour le concours de Lyon, et a à cœur de réunir dans chaque jury des dégustateurs (au nombre de 4) d’horizons différents, par exemple un professionnel de la filière (caviste, sommelier, journaliste) avec un professionnel de la production (œnologue), un professionnel expérimenté (commercial) et un consommateur averti.

La sélection des cuvées

Chaque organisateur reçoit évidemment un nombre potentiellement conséquent d’échantillons soumis par les vignerons.
Les concours et le fonctionnement de sélection des cuvées présentées sont encadrés par le décret du 13 février 2013, qui précise qu’on entend par la mise en compétition de vins candidats pour obtenir une récompense sur la base de leurs qualités organoleptiques qui sont évaluées par un jury compétent, ainsi que le principe selon lequel le règlement du concours respecte le principe d’égalité entre les compétiteurs.
De même, il précise que l’échantillon de vin présenté au concours par un compétiteur est issu d’un lot homogène […] constitué par d’un vin destiné à la consommation, conditionné ou en vrac, et que ce lot doit être disponible dans une quantité d’au moins 1000 litres, donc exit les cuvées ultra-confidentielles.
Il est également prévu que le nombre de distinctions attribuées, pour l’ensemble de l’épreuve et par catégorie de vin récompensé, ne peut représenter plus du tiers du nombre des échantillons présentés.

Concrètement, pour le concours de Lyon par exemple, 9 000 échantillons sont présentés, et sont dégustés par terroir, appellation, millésime ou région viticole.
Victor précise qu' aucun vin n’est éliminé, nous les gardons tous. Les 9 000 échantillons couvrent l’ensemble des vins produits en France, et tous les vignerons participent à nos concours. Ce qui d’ailleurs est un argument de poids pour déminer les éventuels jugements rapides, consistant à dire que les concours des vins ne voient passer que des producteurs médiocres ou dont les cuvées sont uniquement destinées à la grande surface.

Les médailles : attribution et impact

Victor précise que s’il y a une chose qui lui tient à cœur sur la sélection des vins par les jurys, c’est l’absence de décision d’un président de table (comme cela se pratique au concours de Paris), mais une attribution collégiale issue de la moyenne des notes attribuées par chaque juré, calculée par un ordinateur.
Il constate d’ailleurs que malgré des écarts naturels entre chaque dégustateur, l’unanimité est toujours de mise sur les meilleures cuvées, comme sur les moins bonnes.

En termes d’impact, une médaille correspond en moyenne à des ventes boostées de 10 à 20%.

Et pour s’assurer qu’il n’y ait aucune fraude à la médaille, l’apposition de ces dernières est contrôlée : les vignerons doivent signaler aux concours qu’ils les apposent, permettant un contrôle via l’imprimeur partenaire du concours ; les médailles imprimées devant correspondre aux médailles données.

Crédit photo de couverture : @Photo Elite et @B.Tournaire
Crédit autres photos : Pauline Gonnet

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