Tour du monde des vignobles : l’Allemagne

Tour du monde des vignobles : l’Allemagne

Lorsque l’on pense aux grands pays producteurs de vin, l’Allemagne est rarement le premier à être cité. Pourtant, il est réputé pour ses blancs d’exception très appréciés des œnophiles et gagnerait certainement à être connu par un plus large public d’amateurs. Ce manque de notoriété est attribué à son histoire compliquée et une envie de qualité tardive en comparaison avec la France et l’Italie. Mais une nouvelle génération de vignerons pleine d’ambition y réinterprète aujourd’hui les traditions.

A la recherche de la "deutsche qualität"

Pour une région viticole du vieux continent, l’Allemagne a vu sa viticulture se développer assez récemment du fait de son parcours mouvementé. En effet, ses vins étaient très en vogue au XIXème siècle, avant l’arrivée de la seconde guerre mondiale et ses conséquences tragiques. A la suite de cet épisode et afin de relancer l’économie, on fait le choix de favoriser des cépages à haut rendement et de privilégier les terres des plaines pour mettre en place des vendanges mécaniques. Le besoin d’obtenir d’importants volumes prend donc le pas sur la qualité pendant de nombreuses années. Mais dans la décennie 80, un vent nouveau souffle sur la vigne allemande et les viticulteurs reviennent à ce qui a fait leur gloire d’antan : un travail précis et une sélection méticuleuse de variétés adaptées à des terroirs singuliers.

L’influence des cours d’eau

Cependant, délivrer des vins allemands admirables n’est pas une mince affaire car le climat est loin d’être clément. Les hivers sont rudes et peuvent avoir un impact extrêmement négatif sur l’épanouissement des baies. C’est donc tout naturellement que le vignoble s’est établi sur les rives du Rhin, de la Moselle et de leurs affluents. Ils profitent alors de pentes escarpées aux belles expositions. Ainsi, l’ensoleillement et la protection contre les vents froids sont au rendez-vous. Ils parviennent à tempérer ce climat abrupt. Il est également important de noter que les acteurs locaux du vin ont bénéficié du réchauffement climatique. Il est maintenant plus aisé d’obtenir une maturité optimale et les maladies sont moins courantes.

La terre du Riesling

S’il y a bien un cépage qui est emblématique de l’Allemagne, c’est le Riesling. Cultivé majoritairement dans la Moselle, la Nahe, le Rheingau et le Palatinat, il a trouvé ici un terroir de prédilection. Au programme : fraîcheur, vivacité, palette aromatique incroyable et élégance. Il est responsable de cuvées époustouflantes qui jouent sur un équilibre délicat entre sucre et acidité. Toutefois, d’autres variétés parviennent à tirer leur épingle du jeu. En blanc toujours, le Müller-Thurgau, vestige de cette période où le rendement était l’objectif principal, propose encore des moelleux manquant légèrement de finesse. Quant au Sylvaner, il aime le sol argilo-calcaire de la Franconie et y délivre des crus minéraux très intéressants qui rappellent parfois ceux de Chablis.

En rouge, le Pinot Noir règne en maître. Ramené autrefois de Bourgogne par les moines cisterciens, il a été rebaptisé Spätburgunder et sa superficie a triplé sur les vingt dernières années. On peut aussi citer le Dornfelder, qui donne des rouges gourmands dans le Palatinat, et des cépages internationaux tels que le Merlot et le Cabernet. Tous confèrent à ces vins leur caractère et leurs spécificités.

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