Pourquoi le vin peut-il donner des maux de tête ?

Pourquoi le vin peut-il donner des maux de tête ?

Qu'on se le dise, le vin doit être consommé avec modération. Et pourtant, qui n'a pas connu des lendemains difficiles suite à un repas d'épicurien ? Le vin peut parfois donner des maux de tête, mais pourquoi ?

L'alcool, l'incontesté responsable

Il ne faut pas oublier que même si le vin fait officiellement partie du patrimoine français (voir notre article Pourquoi le vin est-il à la mode ?) et qu'il est élaboré avec amour par des vigneronnes et vignerons passionnés, il n'en reste pas moins une boisson alcoolisée.

L'alcool contenu dans le vin résulte d'un procédé chimique, la fermentation alcoolique, au cours duquel le sucre des raisins est transformé en éthanol. Cette molécule aide à la vinification (elle favorise l'extraction des composés phénoliques), participe à l'équilibre en bouche des vins, agit comme un agent antiseptique. Mais l'alcool est loin de n'avoir que des avantages...

Tout est une question de dosage et le débat fait rage.
Une multitude d'études traitent des bienfaits ou méfaits supposés de l'alcool, souvent avec beaucoup de contradictions. Un article récent de Slate.fr : Pourquoi il ne faut pas prendre à la lettre les études sur l'alcool détaille bien le sujet. En résumé, il est très difficile (voire impossible) d'établir une dose maximale universelle à ne pas dépasser afin que l'alcool exerce son côté protecteur mais non toxique. Cela dépend d'un ensemble de facteurs propres à chacun.

Il est donc primordial d'avoir une consommation responsable. Aimer le vin, c'est aussi avoir un grain de raison.

Si tel n'est pas le cas, maux de tête et migraines gâcheront vos lendemains de fête, pour diverses raisons dues à l'alcool !
Il est diurétique, entraînant une déshydratation. Sa métabolisation par le foie libère une substance toxique, l'acétaldéhyde. Il a un effet vasodilatateur.

Les sulfites, incriminés très souvent à tort

Les sulfites sont utilisés dans le vin depuis l'époque romaine. Les doses employées (qui sont réglementées) ont significativement diminué avec les progrès de la viticulture et de l'œnologie (les doses usuelles à la consommation ont été divisées par 4 en 100 ans : source IFV).

Cette famille de composés chimiques dérivés du soufre a plusieurs actions bénéfiques à la préservation de la qualité des vins : antioxydante (protège les composés aromatiques, les anthocyanes), antiseptique (freine le développement de bactéries et levures indésirables), dissolvante (facilite l'extraction des composés phénoliques), clarifiante (favorise la clarification des moûts et des vins).

Un nombre limité de personnes est cependant intolérant aux sulfites. C'est pour cela que la mention contient des sulfites est obligatoire sur les étiquettes depuis 2005. Cette intolérance se manifeste principalement par des allergies cutanées et respiratoires. Il semblerait que dans quelques cas, elle s'accompagne également de céphalées.

Il est donc parfois bon de remettre les pendules à l'heure et de rendre à César ce qui est à César. Il y a quelques années, les amines biogènes, des composés d'origine fermentaire, étaient aussi incriminées comme étant responsables de maux de tête pour les sujets intolérants. Une limite légale était imposée par certains pays comme la Suisse. Aujourd'hui, faute d'arguments scientifiques, plus aucun Etat n'impose de réglementation.

La médiatisation des sulfites dans le vin fait-elle écho au principe de précaution ? Est-elle devenue un argument marketing ?

Une chose est sûre, les maux de tête consécutifs à la consommation de vin sont liés à l'éthanol. Il ne s'agit donc pas d'un problème lié à notre cuvée préférée mais à l'alcool !

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