L’irrigation, comment ça marche ?

L’irrigation, comment ça marche ?

Longtemps réservée aux contrées arides du Nouveau Monde, l’irrigation s’introduit peu à peu dans les vignobles historiques, où la contrainte hydrique ne cesse d’augmenter ces dernières années. Cette méthode décriée possède de nombreux avantages lorsqu’elle est utilisée à bon escient. Découvrez comment la mettre en place pour obtenir des vins de qualité.

Une science exacte

Les récents bouleversements climatiques ont rendu plus courantes la sécheresse et la mauvaise alimentation en eau dans certaines régions. Or, lors d’un stress hydrique excessif, la vigne cesse d’alimenter les fruits pour sauver la plante. Cela induit alors un risque de perte de récolte, des problèmes de maturation et des vins qui manquent d’harmonie. Mais attention, le stress hydrique peut également être synonyme d’équilibre de la vigne. En effet, il favorise la concentration des fruits, permet une maturation optimale et aide à la synthèse des polyphénols.

Il est donc primordial pour le viticulteur de savoir faire la différence et d’employer l’irrigation de manière ponctuelle pour assurer une vendange de qualité. L’idéal est de l’adopter pour simplement remplacer quelques précipitations lorsque cela est nécessaire. Car lorsqu’on y recourt à outrance, la production en pâtit considérablement. Les rendements sont plus élevés, certes, mais on obtient des vins dilués sans grand intérêt. De plus, la plante ne développe pas ses racines pour qu’elles plongent profondément dans le sol afin de l’alimenter, ce qui la rend plus fragile. Enfin, cela va à l’encontre d’une implantation naturelle des cépages qui ne sont alors plus sélectionnés en fonction du terroir.

Le goutte à goutte, la référence

Il existe 4 différents systèmes d’irrigation :

- L’irrigation à la raie qui, malgré son faible coût et un feuillage non humidifié, n’est pas uniforme et a un impact négatif sur la structure des couches supérieures du sol.
- L’aspersion sur frondaison : facile à gérer, elle est toutefois déconseillée aux régions venteuses, peut abîmer les baies et augmenter le risque de maladies.
- L’aspersion proche du sol qui permet un arrosage uniforme et peu d’humidification des fruits et feuillages. Elle demande cependant une bonne gestion de l’enherbement et découle d’un système proche du sol vulnérable au passage des machines.
- Mais la plus adaptée à la viticulture reste l’irrigation localisée, que l’on appelle aussi goutte à goutte. Uniforme, elle ne touche pas le feuillage. Il faudra néanmoins redoubler d’efforts en termes de maintenance et d’attention, en garantissant une bonne filtration de l’eau pour éviter les colmatages par exemple. Elle est la méthode de référence grâce à sa précision.

Des conditions strictes

L’irrigation peut être pratiquée en France mais varie selon de nombreux critères. Il est d’ailleurs parfois difficile de s’y retrouver.

Voici quelques informations à retenir :

Sachez qu’elle est autorisée pour les vins sans indication géographique, sauf entre le 15 août et la récolte. Il en va de même pour les IGP, à condition qu’il n’y ait pas de stipulations particulières dans le cahier des charges.
Cela se complique légèrement dans le cadre des AOC. Elle est y interdite mais il est possible d’y déroger si le cahier des charges de l’appellation le mentionne. Dans ce cas, on peut irriguer uniquement entre la fin de la récolte et le 1er mai. Dernière particularité, lorsque l’appellation le permet, l'irrigation est accordée entre la fermeture de la grappe et la véraison si la situation est considérée comme exceptionnelle.

Lisez aussi notre article Pour ou contre l’irrigation de la vigne ?

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