Quand le Québec produit du vin de tomate

Quand le Québec produit du vin de tomate

Quand un œnologue installé au Québec met au goût du jour une recette familiale à base de tomate, cela donne un vin comme vous n’en avez jamais goûté. Et c’est dans l’espace WOW, lors de la dernière édition de Vinexpo Bordeaux, que j’ai pu découvrir Omerto, alcool unique au monde issu du fruit le plus consommé à travers la planète.

Une histoire de famille

Cette création particulière, malheureusement encore introuvable en France, nous vient de Pascal Miche. Cet œnologue et consultant en agroalimentaire d’origine belge a eu l’idée folle de commercialiser en 2011 une spécialité familiale préservée depuis quatre générations. Il lui aura fallu pas moins de dix années de travail et de recherche pour parvenir à la combinaison idéale de modernité et de tradition.

Ainsi, il s’est aidé des dernières avancées technologiques, surtout concernant la filtration et les cuves de fermentation. Un équipement essentiel, puisque les tomates sont soumises à une macération de plusieurs mois après avoir été fermentées avec levures. Rien n’est laissé au hasard, de la récolte manuelle au choix de variétés ancestrales du Québec. Ce processus aboutit à un vin baptisé Omerto, et je dis bien vin puisque le Canada autorise cette appellation même s’il n’est pas produit à base de raisin. Avant de vous servir un verre oubliez donc tous vos repères, qu’ils soient légaux ou gustatifs.

Une gamme en évolution constante

Omerto propose deux cuvées bio certifiées par Ecocert Canada : un vin sec et un moelleux. Là encore, il faudra se séparer de toute votre logique d’amateur de vin français, la qualification de moelleux étant bien loin de ce dont nous avons l’habitude. Il s’agit en réalité d’une cuvée avec plus de rondeur et une touche supplémentaire (très légère) de sucre résiduel, mais nous sommes bien loin d’un Sauternes en termes de douceur. Depuis ses débuts, la gamme s’est cependant développée pour laisser place à de nouvelles saveurs. Le sec s’est offert un élevage en barrique d’acacia et le moelleux en barrique de cerisiers et châtaigniers. Une décision qui montre l’envie de Pascal Miche de toujours réaliser des produits à part et de créer des sensations gustatives innovantes.

Une dégustation surprenante

Et dans le verre, qu’est-ce que ça donne ? Sans le savoir, impossible de deviner l’ingrédient principal de cette boisson singulière. Mais une fois révélé, difficile de se l’enlever de la tête tant les arômes de tomate s’imposent. Plus qu’un vin, j’ai surtout pensé à un Porto blanc sec lors de la dégustation, notamment par l’amertume très présente. Si c’est à votre goût, vous pouvez le servir seul à l’apéritif, mais je vous le conseille fortement en cocktail. Accompagné d’un sirop (de thym et de la même maison en l’occurrence), il gagnera en rondeur et en complexité. De quoi définitivement déstabiliser et ravir vos invités !

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