La bouteille consignée de retour ?

La bouteille consignée de retour ?

Le développement des petits gestes éco-responsables du quotidien remet au goût du jour des habitudes que l’on avait oublié. C’est le cas de la bouteille consignée, qui effectue ces dernières années un véritable retour en force. Car mieux vaut réutiliser que recycler.

Un revival 80’s

Que se passe-t-il quand vous recyclez une bouteille en verre ? Celle-ci est brisée, fondue, et le verre est moulé pour en faire une nouvelle bouteille, parfois identique. Soit beaucoup de travail quand on sait que l’on pourrait simplement la déposer au bon endroit pour qu’elle soit lavée et prête à servir encore. La consigne, inconnue pour les plus jeunes, a pourtant été en place jusqu’au début des années 80 avant d’être mise de côté au profit des emballages en plastique à usage unique. Mais les temps changent, les consciences s’éveillent et certaines habitudes oubliées regagnent leurs lettres de noblesse. Si rapporter sa bouteille peut apparaître comme une contrainte, elle s’efface lorsque l’on pense aux bénéfices économiques et écologiques : préservation des ressources, réduction des quantités de déchets, économie d’énergie, avantages pour les collectivités comme les particuliers, ou encore création d’emplois. Surtout lorsque l’on sait qu’une bouteille en verre peut être réutilisée jusqu’à 50 fois.

Les initiatives locales se multiplient

Et nombreux sont ceux qui ont décidé de s’en remettre une nouvelle fois à la consigne.
A Paris, chez En Vrac, Thierry Poincin remet au goût du jour le vin au vrac et fait renaître de ses cendres une pratique oubliée, le vin servi à la tireuse. On y trouve des vins bio ou nature que l’on vient directement puiser dans les cuves inox pour remplir sa bouteille à capsule consignée.
A Lille, Jean Bouteille est spécialisé dans la vente en vrac de liquide avec bouteille réutilisable et consignée, il est également possible de la rendre pour qu’elle soit lavée et réinsérée dans le circuit. Le concept, qui délivre du vin, mais aussi de la bière, des jus, des huiles, des vinaigres et des produits ménagers s’est d’ailleurs exporté dans d’autres villes de France.

On découvre également des projets avec un spectre plus large. C’est le cas de Ma Bouteille s’appelle reviens, financé par le crowdfunding, preuve s’il en fallait que nous sommes tous de plus en plus sensibilisés à cette problématique.
Dans la Drôme et en Ardèche, vous pouvez désormais bénéficier d’un service de collecte des bouteilles.
En Loire, Bout’ à Bout’ a créé un réseau de producteurs, distributeurs et restaurants pour faciliter le processus. Cette filière de consigne vient en aide aux producteurs et propose aux consommateurs une carte interactive pour trouver facilement les bouteilles concernées. Ils comptaient 100 000 bouteilles pour le lancement l’année dernière, et ont un objectif de 3 millions pour 2023.

Bientôt une stratégie nationale ?

Si la France pense de plus en plus sérieusement à remettre en place la consigne à un niveau national, elle est loin d’être la première. Chez nos amis européens, on distingue de très bons élèves comme le Danemark depuis 2002, l’Estonie depuis 2005, ou l’Islande depuis 1989. La Norvège, la Belgique et les Pays-Bas incitent fortement leur population et ont aussi un taux de collecte satisfaisant. De l’autre côté de l’océan, Québec prépare un plan de consigne élargie qui devrait être appliqué en 2022. Ce dernier vise à moderniser le système et mieux organiser la collecte. Il touchera les bouteilles d’eau bien sûr, mais aussi de vin avec la participation de la SAQ. Une révolution pour nous mais une évidence pour le Canada puisqu’avec Manitoba, elle est la seule province sans cette structure. L’hexagone sera peut-être le prochain pays à rejoindre officiellement le mouvement.

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