L’Argentine, eldorado des viticulteurs du Sud-Ouest

L’Argentine, eldorado des viticulteurs du Sud-Ouest

Avec ses incroyables vignobles d’altitude, l’Argentine attire logiquement de nombreux vignerons venus des quatre coins de la planète. En France, c’est le Sud-Ouest, et plus particulièrement Bordeaux, qui est sous son charme.

Ce mouvement a vu le jour au début des années 2000. À l’époque, les vins argentins sortent tout juste d’une crise économique majeure et l’heure est à la reconversion. Adieu la surproduction et le volume à tout prix, on se concentre désormais sur la mise en valeur des terroirs et la création de vins de qualité. Ces viticulteurs explorateurs se retrouvent dans les cépages déjà implantés et apprécient la belle amplitude thermique qui règne, certainement le meilleur atout de cette région. En effet, elle est idéale pour une maturité optimale et la concentration des baies. Sous la présence bienveillante de la Cordillère des Andes, elle distille également une magnifique diversité de sols, d’argileux à caillouteux, en passant par sableux et graveleux, qui voient fleurir de grands vins.

Une nouvelle terre bordelaise…

C’est la célèbre famille Lurton qui a été l’une des premières à s’intéresser de près à ces vignobles. François, son frère Jacques et leur père André y ont acquis pas moins de 200 hectares en 1992. Ils ont su voir tout le potentiel d’un immense terroir dans les paysages désertiques de Chacayes et y ont installé la Bodega Piedra Negra. Sept ans plus tard, un autre grand nom de Bordeaux se lance aussi dans l’aventure argentine, Michel Rolland. L’œnologue a réussi le coup de maître de réunir sur ces terres ses amis propriétaires à Bordeaux et férus de nouveaux challenges. Au sud de Mendoza, le Clos de los Siete se compose de quatre bodegas tenues par quatre familles bordelaises sur 850 hectares, soit un clos aux dimensions impressionnantes.

Si une partie de la production est assemblée par Michel Rolland sous une seule et même bannière, le reste est réservé à chacun pour qu’ils puissent développer leur propre gamme. On retrouve la Bodega Monteviejo, conduite par la famille Péré-Vergé, Cuvelier Los Andes par les Cuvelier déjà à la tête du Château Léoville-Poyferré, la Bodega Rolland, et DiamAndes, sous l’égide des Bonnie, propriétaires des châteaux Malartic-Lagravière et Gazin Rocquencourt. Or, lorsque les grands noms s’installent, les grands groupes ne sont jamais loin. Ainsi, LVMH possède Cheval des Andes. Dans ce subtil mélange de tradition et de modernité, des malbecs de 1929 côtoient des cabernets sauvignons et autres malbecs plantés bien plus récemment. Un assemblage à nul autre pareil. Entre ces nombreux investisseurs et ses vins à la personnalité unique, il n’est donc pas surprenant que la Vallée d’Uco soit surnommée le Médoc argentin.

… et cadurcienne

Mais les bordelais ne sont pas les seuls à avoir décelé toute la richesse viticole de l’Argentine. La Maison Vigouroux, experte du Malbec, incontournable sur les terres d’origine de son cépage phare, est allée s’installer dans l’autre pays propice au développement de cette variété. De Mercuès à Antisto il n’y avait donc qu’un pas, franchi avec brio. Car ces cuvées incarnent deux expressions du Malbec, séparées simplement par un océan. Le Grand Vin du Château de Mercuès profite de croupes graveleuses qui lui offrent concentration et potentiel de garde. A la dégustation, on découvre un élevage fondu, de jolies notes de fruits noirs, des tanins délicatement marqués et une finale mentholée. De l’autre côté de l’Atlantique, Antisto Mendoza est caractérisé par des arômes de fruits mûrs et d’épices, ainsi que des tanins souples. Le résultat d’une combinaison minutieuse d’extractions douces et de fermentations longues.

Un cépage, des déclinaisons infinies. Face à tant de richesse, nul doute que l’Argentine n’a pas fini de séduire nos viticulteurs.

Lisez notre article Tour du monde des vignobles : l'Argentine.

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