Aurélie Carreau, vigneronne au Château Mons La Graveyre

Aurélie Carreau, vigneronne au Château Mons La Graveyre

En couverture : Aurélie Carreau, vigneronne au Château Mons La Graveyre - Crédit photo Audrey Martinez (La WINEista)

Partons à la rencontre d’Aurélie Carreau, vigneronne au Château Mons La Graveyre dans l’appellation Cadillac Côtes de Bordeaux.

Qui aurait pu imaginer se retrouver dans un vignoble vallonné aux accents toscans, à seulement 15 kms au sud de Bordeaux ? Il vous suffit de longer la rive gauche de la Garonne pendant un petit quart d’heure pour succomber au charme fou de l’appellation Cadillac Côtes de Bordeaux, aussi appelée les Grandes Côtes. Une succession de coteaux bucoliques avec vue sur le fleuve, flanqués de superbes demeures du 17ème, nommées les folies, autrefois résidences secondaires des bourgeois de Bordeaux.

C’est ici, à Cambes, qu’Aurélie Carreau a trouvé son petit paradis après 2 années d’investigation. Une petite propriété de 4 hectares, nichée à flanc de colline, où les vignes bénéficient d’une exposition sud, favorable à une maturité optimale.

Originaire de Charente-Maritime, Aurélie n’était pas prédisposée à faire du vin. Ses parents, bien que n’étant pas de la filière, lui ont transmis les valeurs épicuriennes de convivialité et de partage autour de bons mets accompagnés de jolies bouteilles. Suite à des études de biologie, elle a poussé la porte de la faculté voisine d’œnologie de Bordeaux afin de faire un DESS de viticulture puis de poursuivre avec les diplômes d’œnologue et d’ingénieur agronome.

Après quelques années en tant que directrice technique dans des domaines sur Pomerol, elle a eu tout naturellement envie de trouver un lieu à son image, à taille humaine, où elle pourrait créer le vin qui lui correspond, avec un mode de production qui lui est cher, à savoir la culture biologique. L’aventure a ainsi démarré au Château Mons La Graveyre en janvier 2016.

Portrait d’une vigneronne engagée pour la diversité, qu’elle soit dans ses vignes par le respect des diverses espèces vivantes, ou au travers d’évènements qu’elle organise mélangeant les univers (concerts, expositions, marchés paysans...).

La WINEista : Pourquoi le Château Mons La Graveyre vous a-t-il fait craquer ?

Aurélie Carreau : Pour son superbe point de vue sur la Garonne, son environnement, des vignes entourées de forêts, la qualité de ses différents terroirs. J’ai ressenti son potentiel pour faire des grands vins rouges.

La WINEista : Est-ce que vous pourriez envisager de faire du vin ailleurs qu’ici ?

A.C : Oui, j’adore plein d’autres appellations et plein d’autres vins. Mais bon, une vie serait trop courte pour arriver à faire tout ça !

La WINEista : Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?

A.C : La multitude de casquettes que l’on doit avoir. Le côté agricole, travailler à l’extérieur, en lien avec la terre et le vivant. Puis la partie transformation, de la récolte jusqu’à la mise en bouteille, l’élaboration d’un produit noble. C’est un métier riche d’enseignements, on en apprend tous les jours.

La WINEista : Quel est votre moment préféré de la vigne à la bouteille ?

A.C : L’approche de la vendange et des vinifications, parce-que c’est vraiment l’aboutissement d’une année de travail. C’est une naissance, tous les ans je fais naître un millésime.

La WINEista : Quel est le moment que vous redoutez le plus ?

A.C : Le même ! C’est à la fois le moment le plus grisant et le plus stressant. Il y a aussi toute la période végétative, de mai à juillet, où on peut être soumis à des accidents climatiques, des grosses pressions sanitaires, c’est la période où il ne faut pas partir en vacances !

La WINEista : Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme dans la filière vin ?

A.C : Oui, ça n’a pas été simple tout le temps. On est obligé de plus se justifier, de prouver qu’on est compétente. Sans parler de remarques qui sont sensées être affectives, mais malheureusement ce n’est pas que dans le secteur du vin. Cela évolue mais il y a encore un bon chemin à faire...

Cuvée Mons La Graveyre 2017. Crédit photo Audrey Martinez (La WINEista).
Cuvée Mons La Graveyre 2017. Crédit photo Audrey Martinez (La WINEista).

La WINEista : Quelle bouteille ouvrez-vous après une journée de taille ?

A.C : Ma cuvée Mons La Graveyre 2017. Parce-que c’est un bon réconfort après une journée de travail, un vin de plaisir, que l’on a envie de partager avec des copains.

La WINEista : Et avec quel plat ?

A.C : Il s’accompagne facilement. Il peut se boire à l’apéritif, ou en toute simplicité avec une assiette de pâtes, des viandes grillées, des plats d’hiver comme une potée, et même sur des desserts chocolatés.

La WINEista : Où peut-on trouver cette bouteille dans le bordelais ?

A.C : A Bordeaux, au bar à vins Au Bon Jaja, quand il sera enfin réouvert, ou à La Cave d’Antoine. A Latresne, Du Bonheur dans le verre. Gradignan, La Fabrik. Et bien sûr, au domaine sur rendez-vous.

La WINEista : Si vous étiez un cépage, vous seriez lequel ?

A.C : Ce n’est pas facile comme question... Peut-être la Syrah, j’aime son expression aromatique, sa chaleur, c’est un cépage qui m’apporte de la joie.

La WINEista : Quels sont vos projets pour votre domaine ?

A.C : Je voudrais vraiment créer un lieu qui participe, à son petit niveau, à la sauvegarde de la planète, faire ma part du colibri avec ce petit écrin. Un domaine respectueux de l’environnement et de la biodiversité, qui anticipe les changements climatiques.

La WINEista : Si je vous dis "partir en vrille" cela vous évoque quoi ?

A.C : En ce moment on manque tellement de fêtes ! J’ai envie de partir en vrille avec mes amis autour de moi !

Merci Aurélie pour cette après-midi fort sympathique passée en votre compagnie. Vos convictions, votre joie de vivre et votre ouverture d’esprit vont porter haut et fort les couleurs de Mons La Graveyre !

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